Notion des antigènes en Immunologie


Un antigène (Ag : Antibody Generating) est une substance reconnue par le SI (antigénique), capable de susciter une réaction immunitaire spécifique (immunogène), humorale ou cellulaire. 
Un exemple de molécule antigénique, mais pas immunogène, est celui des haptènes. Il s’agit de petites molécules de synthèse (mono-épitope dont le poids moléculaire est < 10kD) se liant aux anticorps (Ac) sans engendrer une réponse immunitaire ; leur association à une protéine porteuse peut, néanmoins, induire de l’immunogénicité (taille optimale pour être immunogène est de 100KD).
L’exemple d’Ag le plus caractéristique est celui des molécules antigéniques associées aux agents pathogènes tels que les bactéries, les virus, les champignons et autres parasites : Les PAMPs, Pathogen Associated Molecular Patherns). Il s’agit de stéréotypes ou de patrons moléculaires qui pour être antigéniques et entraîner une réponse protectrice de la part du SI, il faut qu’ils obéissent aux caractéristiques suivantes : i. être absents des cellules de l’hôte ; ii. être conservés au cours de l’évolution ; iii. être communs à beaucoup de micro-organismes pathogènes ce qui permet leur reconnaissance par un nombre restreint de récepteurs et iv. Etre essentiels à la survie des micro-organismes pour limiter les mutants qui échapperaient à la reconnaissance.
Les PAMPs sont reconnus par des récepteurs appelés PRRs (Pattern Recognition Receptors) qui s’associent à ces patrons ou stéréotypes moléculaires. Ces récepteurs caractérisent particulièrement les cellules de l’immunité naturelle, mais ils sont retrouvés aussi au niveau des lymphocytes B (cellule de l’immunité spécifique). Cette reconnaissance par les PRRs est relativement sommaire (pas très spécifique) puisqu’elle permet, sans grande spécificité, de reconnaître des domaines moléculaires caractéristiques présents sur les agents pathogènes et non un épitope précis.



Pour qu’une molécule soit immunogène, il faut qu’elle soit un élément exogène ou reconnu comme tel (notion de “non soi”), de relativement grande taille (les petites molécules telles que les haptènes ne sont pas immunogènes), de structure chimique complexe (les protéines sont plus immunogènes que les glucides lesquels le sont mieux que les lipides ; les acides nucléiques sont les moins immunogènes), dégradable (possibilité de dégager un épitope à partir d’un Ag), de forme particulaire (les Ag solubles induisent moins les réponses immunes) et en quantité adéquate (ni une très forte concentration d’Ag, ni une très faible, ne conviennent à une stimulation appropriée du SI).




La reconnaissance spécifique d’un Ag se fait par son épitope qui est la région de l’Ag reconnue par un paratope comme le site de reconnaissance du récepteur de surface du lymphocyte B (BCR, B cell receptor), celui des Ac ou encore celui du récepteur de surface du lymphocyte T (TCR, T cell receptor). Un Ag peut représenter toute une mosaïque d’épitopes (déterminants antigéniques). 


Par rapport aux protéines antigéniques (formées d’une multitude d’épitopes différents), certains peptides sont considérés comme des épitopes dominants car ils sont toujours présentés au SI, notamment spécifique, d’autres peptides ne le seront que rarement, on parle d’épitopes privés. Par ailleurs, certains Ag induisent des réponses immunologiques engendrant une résistance acquise à long terme contre certains agents infectieux, cet état de protection vis-à-vis de l’infection est dû à des déterminants antigéniques qualifiés d’épitopes protecteurs. Certains épitopes non protecteurs ne protègent pas contre la réinfection. La notion d’épitopes dominants est donc différente de celle d’épitopes protecteurs.

Pr. Ali OUAROUR

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